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ECRIRE EST UN ROMAN / LE FIGARO LITTERAIRE
Le 12 octobre 2023
Très beau texte de Mohammed Aïssaoui dans le Figaro littéraire de ce 1é octobre 2023.
EXTRAIT
"Son goût pour la transmission l’a emporté, au point d’en faire naître un livre - à la fois roman, récit, essai - somptueux, original, qui dit beaucoup de son approche littéraire et dans lequel on peut trouver l’inspiration, et des idées. Elle a choisi un titre qui relève du mystère et de l’étendard: Écrire est un roman.
C’est une magistrale réflexion sur l’écriture, fruit d’une expérience exceptionnelle. L’œuvre d’Irène Frain, née dans une famille rurale du Morbihan, est riche d’une trentaine de textes, dont la variété force l’admiration.
Elle a reçu un bel accueil aussi bien pour ses sagas - entrée fracassante en littérature avec Le Nabab en 1982, après deux récits historiques -, romans, autofictions, biographies romancées, enquêtes et même contes. Elle a obtenu le prix Interallié pour Un crime sans importance en 2020.
Pour partager son art, elle a créé la «Maison Écrire», nous faisant ainsi visiter, à travers ses chapitres, «les fondations», «la chambre des infinis possibles» mais aussi des pièces où «chercher le caché», «d’autres“moi”que le mien», ou même une porte à franchir baptisée «la peur d’écrire»… «La Maison Écrire est donc une maison hantée. Quantité de fantômes s’obstinent à la squatter et ses murs, continûment, chuchotent aux nouveaux occupants les innombrables chaînes de mots et d’histoires qu’ils ont formées sous son toit il y a des dizaines, des centaines d’années.» En d’autres termes, confie-t-elle, «la Maison Écrire nous habite autant que nous l’habitons».
Bien sûr, la littérature, ce n’est pas de la «technique», mais parfois ce sont des techniques, aussi, et écouter un écrivain évoquer son art, décrypter sa façon de franchir un «obstacle», est un bonheur.
Irène Frain nous guide dans cette «Maison Écrire». Elle parle de chambres secrètes, de salles dont la clé s’est perdue, de labyrinthes où l’on s’égare, de portes dérobées, de corridors oubliés, de réduits encore inexplorés. Et d’affirmer: «Mais rien n’interdit d’y pointer le nez et d’y faire un petit tour. Le voici donc, ce livre, une balade, la mienne, libre comme on l’est toujours quand on entreprend d’écrire et qu’on choisit ainsi de vivre deux fois.» Que ceux qui projettent de bâtir leur propre maison se rassurent: «Le désir d’écrire ne va pas sans la peur d’écrire.»
EXTRAIT
"Son goût pour la transmission l’a emporté, au point d’en faire naître un livre - à la fois roman, récit, essai - somptueux, original, qui dit beaucoup de son approche littéraire et dans lequel on peut trouver l’inspiration, et des idées. Elle a choisi un titre qui relève du mystère et de l’étendard: Écrire est un roman.
C’est une magistrale réflexion sur l’écriture, fruit d’une expérience exceptionnelle. L’œuvre d’Irène Frain, née dans une famille rurale du Morbihan, est riche d’une trentaine de textes, dont la variété force l’admiration.
Elle a reçu un bel accueil aussi bien pour ses sagas - entrée fracassante en littérature avec Le Nabab en 1982, après deux récits historiques -, romans, autofictions, biographies romancées, enquêtes et même contes. Elle a obtenu le prix Interallié pour Un crime sans importance en 2020.
Pour partager son art, elle a créé la «Maison Écrire», nous faisant ainsi visiter, à travers ses chapitres, «les fondations», «la chambre des infinis possibles» mais aussi des pièces où «chercher le caché», «d’autres“moi”que le mien», ou même une porte à franchir baptisée «la peur d’écrire»… «La Maison Écrire est donc une maison hantée. Quantité de fantômes s’obstinent à la squatter et ses murs, continûment, chuchotent aux nouveaux occupants les innombrables chaînes de mots et d’histoires qu’ils ont formées sous son toit il y a des dizaines, des centaines d’années.» En d’autres termes, confie-t-elle, «la Maison Écrire nous habite autant que nous l’habitons».
Bien sûr, la littérature, ce n’est pas de la «technique», mais parfois ce sont des techniques, aussi, et écouter un écrivain évoquer son art, décrypter sa façon de franchir un «obstacle», est un bonheur.
Irène Frain nous guide dans cette «Maison Écrire». Elle parle de chambres secrètes, de salles dont la clé s’est perdue, de labyrinthes où l’on s’égare, de portes dérobées, de corridors oubliés, de réduits encore inexplorés. Et d’affirmer: «Mais rien n’interdit d’y pointer le nez et d’y faire un petit tour. Le voici donc, ce livre, une balade, la mienne, libre comme on l’est toujours quand on entreprend d’écrire et qu’on choisit ainsi de vivre deux fois.» Que ceux qui projettent de bâtir leur propre maison se rassurent: «Le désir d’écrire ne va pas sans la peur d’écrire.»
