Juste après notre deuxième délibération, petite saynète improvisée dans la salle où, il y a dix minutes encore, le jury du prix Montalembert concoctait la décision finale.Notre cœur balance entre quatre premiers romans. Dont celui de Sarah Yalda et celui Muriel Ruggieri. Débats très vifs. Grâce à Philippe Tesson, qui a lancé le débat sur le thème de l’autofiction. Pourquoi ce genre s’est-il récemment affirmé? Depuis Rousseau, les écrivains juraient leurs grands dieux que leur autobiographie contenait toute la vérité de leur être et rien que la vérité. Et maintenant, c’est tout le contraire : ils y revendiquent une part d’invention. mon avis, c’est pour une raison toute bête. Avec la judiciarisation croissante de la société française, dès que vous écrivez sur vous-même, votre famille menace de vous faire un procès. Donc si vous voulez économiser de l’argent, de l’énergie et de la salive, autant proclamer à la terre entière que votre roman, c’est votre vie, et votre vie, un pur roman...